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Le Prix Artémisia 2013 est remis à Jeanne Puchol
Le Prix Artémisia 2013 de la bande dessinée féminine est décerné à Jeanne Puchol, pour Charonne-Bou Kadir, (Editions Tirésias). Cette artiste majeure du neuvième art succède à Johanna Schipper, Tankxxx et Lisa Mandel, Laureline Mattiussi, Ulli Lust et Claire Braud respectivement lauréates en 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012.
Jeanne Puchol appartient à la génération des dessinatrices de bande dessinée pionnières qui ont dans les années 1980 ouvert la voie à l’expression féminine dans le neuvième art. Militante et engagée, depuis son premier album Ringard ! publié aux éditions Futuropolis en 1983, elle a depuis publié de nombreux albums, qui comme Le Poulpe ou Haro sur la bouchère ont affirmé son talent graphique et une indépendance inébranlable. C’est un honneur pour le jury d’Artémisia de récompenser aujourd’hui Charonne-Bou Kadir. Paru en cette année 2012, c’est un album d’une qualité rare, dans lequel la dessinatrice questionne à la fois son enfance et la tragédie historique qu’a constitué la manifestation du 8 février 1962 au métro Charonne à Paris à la veille des accords d’Evian qui mettent fin à la guerre d’Algérie. A l’heure des com- mémorations du cinquantième anniversaire de cette guerre, Jeanne Puchol signe un ouvrage exemplaire servi par un graphisme réaliste puissant en noir et blanc où la technique se met au service d’un récit à la fois personnel et historique nourri par une honnêteté morale et une rigueur documentaire irréprochable. Conciliant la sensibilité intime d’une grande artiste et la nécessité d’analyse des faits et des témoignages, Charonne-Bou Kadir réussit avec justesse à transcrire par la force des images ce que les mots ne sauraient dire forçant l’admiration et le devoir de mémoire. En bande dessinée, l’engagement politique, la subjectivité assumée et le sérieux historique de cet ouvrage donne de l’espoir face à une production féminine trop souvent cantonnée dans les stéréotypes et les modes qui scellent la place laissée à l’ex- pression de l’imaginaire féminin. C’est avec fierté que le jury d’Artémisia a choisi de récompenser cette œuvre, espérant également redonner à ce superbe ouvrage la place qu’il mérite. Edité au sein d’une collection destinée à des essais his- toriques dans un format peu conventionnel pour un album de bande dessinée, ce livre est passé relativement inaperçu au milieu de l’inflation d’une production de BD qui ne cesse d’augmenter. Ce phénomène jette injustement dans l’oubli des œuvres de qualité au profit des ouvrages mis en avant par des stratégies éditoriales commerciales. Jeanne Puchol mérite cette reconnaissance, et Charonne-Bou Kadir doit servir de modèle pour montrer ce que peut apporter la bande dessinée à l’Histoire et à la mémoire.
Artémisia
Venez célébrer avec nous l’événement!
27 ans plus tard toujours aussi “Navrant”
Il y a 27 ans ce 27 janvier 2012, plusieurs femmes dessinatrices remettent en question la presse BD de l’époque. Nicole Claveloux, Florence Cestac, Chantal Montellier et Jeanne Puchol cosignent un “manifeste” publié dans Le Monde.
Les coups en retour furent d’une extrême violence et d’une grande bassesse. Etant considérée – à juste titre- comme le véritable auteur de ces lignes j’ai été particulièrement visée et frappée. Rumeurs qui tuent et ostracisation systématique. Mise en cause de ma santé mentale.
J’avais touché au veau d’or, ça ne se pardonne pas.
Ce texte manifeste intitulé « Navrant », est reproduit ci dessous dans son intégralité :
« Navrante cette soi-disant nouvelle presse percluse des plus vieux et des plus crasseux fantasmes machos.
Navrant de voir la plupart des journaux de bandes dessinées emboîter le pas, prendre le chemin réducteur de l’accroche-cul et de l’attrape-con.
De la « porno à quatre mains », au « strip-tease des copines », en passant par « l’étude comparative des lolitas », « le roi de la tripe », « les nouveaux esclaves », les « mange-merde », j’en passe, les talents se déploient, virils. Ils nous proposent d’accompagner « le grand capitaine Rommel » dans le souffle nouveau de l’aventure.
Rétro, humour fin de race, potins mondains-branchés, nostalgie coloniale, violence gratuite, poujadisme, sexe-con, fétichisme, sexisme et infantilisme sont à l’ordre du jour.
Parce que nous aimons certaines bandes dessinées, parce que nous souhaitons que les journaux soient au service des créateurs et pas des seuls marchands, parce que ces derniers réduisent chaque jours davantage la place accordée à la création au profit de l’uniformisation, nous avons voulu réagir, en souhaitant que cette lettre trouve un écho auprès des auteurs comme des lecteurs. »
Manifeste signé par : Nicole Claveloux, Florence Cestac, Chantal Montellier, et Jeanne Puchol.
Avec le soutien d’ Arnaud de la Croix, Franck, Thierry Groensteen, Bruno Lecigne, et Pierre Sterckx.
Quelques lignes d’une interview donné à Hélène Lazar, une journaliste de “la vie en rose”.
H. L. : Comment vous est venue l’idée de ce manifeste ?
CHANTAL MONTELLIER : C’est à la suite d’une discussion avec Nicole Claveloux, une autre auteure de BD. Nous avons réagi de la même manière aux politiques d’édition de journaux comme L’Écho des Savanes. Charlie Mensuel ou Pilote. Mais on ne s’est pas contentées d’une impression générale. On a été y voir de près. On a fait une sorte d’état des lieux, c’est-à-dire qu’on a acheté toutes les revues de BD présentes en librairie et on a constaté que le mot d’ordre général, c’était: «Porno, rétro, facho». Quoi qu’on raconte, les femmes sont exhibées, dénudées. C’est comme si on imaginait une pièce de théâtre où tous les personnages féminins seraient nus ; ça semblerait absurde. Ce qui est grave, c’est que ces BD développent un mépris de la femme, la gadgétisent. Elles ne sont plus actrices, porteuses d’une histoire. Elles sont le repos du guerrier, des esclaves sexuelles analphabètes.
Publié dans Actus
Tagué Chantal Montellier, Florence Cestac, Jeanne Puchol, Le Monde., manifeste, Navrant, Nicole Claveloux