Une fois n’est pas coutume, un post tout en images réalisées par notre correspondante sur place, Marie-Jo Bonnet et par nos deux envoyées spéciales, Catherine Beaunez pour les croquis et Catherine Cazalé pour les photos. Elles ont couvert, chacune à sa façon, la soirée de la remise du prix Artémisia 2009, mardi 13 janvier, dans les murs ô combien chargés de sens de la librairie La Hune à Paris.
La photographe croquée par la dessinatrice
Tous ces croquis sont © Catherine Beaunez et ne peuvent être reproduits sans son autorisation
Marie-José Cégarra remet les chèques des Espaces culturels Leclerc à Lisa et, en l’absence de Tanxxx, à Didier Borg, directeur du label KSTR
Toutes ces photos sont © Catherine Cazalé et ne peuvent être reproduites sans son autorisation
Oh, et puis non finalement, on ne résiste pas au plaisir de citer intégralement le discours de Johanna, notre lauréate 2008. Chargée de remettre le trophée à Lisa Mandel, Johanna, contrairement aux membres du jury Artémisia, qui avaient largement improvisé leurs interventions, a lu son texte.
Celui-ci nous a tellement plu que nous avons souhaité le partager avec vous :
“ Certains se posent la question.
D’autres aimeraient bien qu’on ne la leur pose plus, surtout lorsqu’elle émane du xème journaliste de bande dessinée qui veut faire un papier sur le prix Artémisia.
Et cette question, je vous le donne en mille, c’est: est-ce qu’il y a quelque chose de spécifique à la bande dessinée faite par les femmes? Est-elle différente de celle des hommes? Je vois déjà vos grimaces ironiques et grinçantes. Vous ne savez pas?
Hé bien moi, ce soir, je pense pouvoir y répondre et clore enfin définitivement ce sujet.
La réponse m’a été inspirée par l’album de Tanxxx et Mandel.
Il s’agit d’une chose subtile.
Subtile, comme la filiation entre Esthétique & Filatures et Odile et les Crocodiles [de Chantal Montellier, NDLC] dans sa critique cinglante (voire sanglante) des abus de pouvoir.
Subtile, comme la parenté entre le noir et blanc de Tanxxx et celui de Jeanne Puchol.
Subtile, comme l’espièglerie qui lie les textes de Mandel à ceux de Sylvie Fontaine et Marguerite Abouet.
Cette chose là, comment dire, c’est une chose qui tient précisément dans le fait qu’elle est dure à exprimer.
C’est un je-ne-sais-quoi qui fait la différence. C’est même LE je-ne-sais-quoi de Madame Arthur, chantée par Yvette Guilbert, qui lui permit de se faire connaître sans journaux, sans rien, sans réclame, et qui fit parler d’elle longtemps.
Et ce je-ne-sais-quoi, Lisa Mandel et Tanxxx le possèdent assurément! »
Que tous les participants et organisateurs de cette mémorable soirée soient ici remerciés, en particulier Émile Solo, de La Hune, Olivier Place, des librairies Flammarion, et last but not least, notre moderne Cosme de Médicis (dixit Yves-Marie Labé, du Monde), Michel-Édouard Leclerc, sans qui ni la dotation du prix, ni les festivités n’auraient été possibles…